Pages

STEWART ISLAND Go commando!

Depart pour un trek de 3 jours sur Stewart Island. Reveil au southern comfort backpacker a 7h00. La pluie vient frapper les fenetres qui tremblent sous les bourrasques de vent.Gros effort d'auto-motivation pour sortir du lit.
Une petite heure de route sous la pluie battante et me voila a BLUFF et son port, point de depart du ferry. Paye pour mon ticket,gare la voiture dans un parking surveille, balance tout ce qui me semble utile dans le sac et embarquement a 9h30 sur un petit ferry ou nous sommes une 20aine de personnes a bord. La mer est grosse, on fait des bonds enormes dans les creux, c'est amusant, sauf pour ces 2 japonaise devant moi qui luttent pour ne pas vomir (perdu).

Je commence a mercher le RAKIURA track deux heures plus tard. 36km en 3 jours, en partie le lomg de la cote et dans les terres. Easy. 1ere etape en partant de l'unique ville de l'ile OBAN.12km jusqu'a port William. Il pleut par courtes ondees puis le soleil repointe le bout de son nez entre deux nuages. Je longe de magnifiques plages le long de Horseshoe bay, c'est presque un crime de ne pas faire un plouf dans ces eaux cristallines. Le sentier suis la cote, profite de la maree basse pour marcher le long de Maori beach, immense croissant de lune sable qui s'ouvre sur l'ocean. Rien ni personne des kilometres a la ronde. Est-ce le moment ou je suis sense bruler mon passeport et jeter mes dollars a la mer? Nan, je dois rentrer en France un jour pour jouer a tous ces jeux videos qui continuent de sortir.
Passage le long des restes d'une scierie datant de 1913, je m'abrite un moment dans une gigantesque cuve rouillee le temps que passe un grain.
Nature luxuriante sur cette ile ultra-protegee, je croise des starling birds, perroquets a crete rouge, tuis et des cohortes de fantails qui m'accompagnent le long du chemin, se faufilant litteralement entre mes jambes pour gober les insectes qui se deplacent sur mon chemin. Si il y a bien un endroit ou je peut voir un kiwi a l'etat sauvage c'est ici avec une colonie de pas moins de 25000 de ces petits volatiles, plus gros que les specimens des iles nord et sud et plus actifs durant la journee.
Arrivee a Port William a 15h30, je debouche des buissons et tombe en arret devant le plus bel arc-en ciel que j'ai jamais vu, un vrai truc de cartoon, ellipse parfaite qui traverse la baie de part en part. Voila juste derriere le refuge d'ou sort un filet de fumee. je ne serais pas seul ce soir apparement.
3 chasseurs, 2 types d'une 60 aine d'annees et un jeune ado barraque m'accueillent. Je ne suis jamais a l'aise avec les types en tenue de camouflage mais j'entame la conversation jovialement, content de pouvoir me caler au coin du feu qui doit ronfler depuis plusieurs jours vu la chaleur qui regene dans cette grande cuisine. Ils m'offrent instantanement une partie de leur repas, un coquillage type abalone gigantesque que je mange comme un steack de boeuf. Sur le poele mijote un ragout, repas du soir. Je suis invite a le partager au bout de quelques minutes de conversation. Trop cool.
Dennis chasse a l'arc, Mike le plus age au fusil et le jeune et peu causant Chester part plonger la journee dans ces eaux glacees pour rammener du poisson. Ils viennent de Coromandel et sont la depuis une semaine maintenant a chasser les deers sauvages que l'on peut trouver au centre de l'ile. Mike customise son fusil en y scotchant une lampe torche et part dans les bois se percher en haut d'une branche por se mettre a l'affut une partie de la nuit comme il le fait depuis plusieurs soir maintenant. Faut vraiment aimer la chasse car avec ce temps il est pas facile de rester dehors si on n'est pas en train de marcher.
A ma demande Dennis me fait une demo de tir a l'arc, posant un coquillage sur le gazon, il s'eloigne d'une vingtaine de metres, bande son arc et transperce la petite coquille de part en part. Holy shit!
Arrivee a la nuit tombee de Lucas et Toto, deux jeunes allemands transits de froid qui semblent choques d'etre encore en vie apres une journee de marche.

22JUIN
etape 2de Port William a North Arm. La plus difficile selon les locaux, d'autant plus que le DOC profite de la basse saison pour reammenager certaines portions de pistes, enlevant les plateformes de bois fixees au sol et laissant momentanement de veritables bourbiers de terre. Il commence a pleuvoir a verse une petite demi-heure apres mon depart, le chemin tout en montees et descentes abruptes est une veritable piste de bobsleigh dans la boue, impossible de garder le spieds au sec, au bout d'une heure je suis deja trempe de la tete aux pieds malgres mon parka, glissades chutes et rechutes le cul trempe, la peste soit de cette saloperie de boue!
-Embranchement a mi-parcours, je prend a droite, le chemin devient vite impraticable, a tel point que je m'inquiete de rejoindre mon etape un jour, je m'enfonce dans la boue jusqu'aux genoux et manque de perdre une chaussure. Mais je percoit au loin le son d;un engin motorise. Rencontre ireelle au bout d'une piste avec un type de DOC qui travaille la nouvelle piste dans une petite pelleteuse, son vehicule semble une arche de noe au millieu de ces torrents de boue et son travail semble si peu efficace. "tu t'es trompe de chemin, il faut remonter a l'embranchement et prendre a gauche!" Degoute...
3 heures de marches plus tard, la pluie n'a pas cessee une minute. Moi qui voulait de l'aventure...J'appercois enfin north arm hut. Pas de fumee, personne. Je balance mon sac et file direct marcher dans la baie pour diluer le gros de la boue qui emprisonne mes pieds, vu de l'exterieur ca doit ressembler a une sorte de pelerinage mystique au bout du monde.
Me rechauffe en coupant du bois et allume un feu avant de perdre ce qu'il me reste de doigts. J'installe tout autour mes vetements trempes dans ce qui finit par ressembler a un melange entre camp de gitans et installation d'art contemporain.
-Lucas arrive quelques heures plus tard, seul! Son pote Toto a abandonne la partie et est rentre attendre a Oban. On se felicite a demi-mots d'etre les 2 seuls super
warriors (cretins?) a avoir atteints le refuge ce jour la.
Pourtant, une demi heure plus tard alors que nous toastons nos pieds sur le poele arrive un 3eme naufrage. Je reconnais a ma grande surprise le jeune italien grassouillet a la bonne bouille que je croise regulierement depuis le backpack de Wanaka. On se regarde incredules et hilares, d'une part car la coincidence de se retrouver dans un trou pareil est trop forte, d'autre part car outre son monolithique sac a dos,il est seulement vetu d'un short et d'un t-shirt litteralement liquefies.
David (que je surnommais pour moi-meme "Holy-shit" car il n'arrete pas de repeter cette expression avec un accent italien de pub Barilla) revient du Northern track qu'il a abandonne a mi-chemin, laissant son pote terminer la boucle de 10 jours de marche en solo. Moi qui croyais etre un warrior, je ravale vite fait ma fierte, jamais je n'aurais envisage de faire les 10 jours de marche ces jours d'hiver!
-Un peu plus tard encore arrive un jeune couple de Dunedin et au final nous sommes 5 a nos caler autour du petit poele a la nuit tombee. Je discute avec David et Lucas des derniers evenements du mondial de foot, on echange nos infos les plus fraiches dans un anglais approximattif, qu'il sonne allemand, italien ou francais.

23 juin
North arm to Oban, derniere courte etape a parcourir. Reenfile mes vetements encore detrempes (oh joie) et repart pour un deuxieme round de combat de boue. Il ne pleut plus ce matin mais la pluie n'a pas cessee de tomber cette nuit. Je me plonge resolu dans le bourbier, sachant qu'il sera de toutes facons impossible de garder les pieds au sec plus de 10 minutes. Passage par Sawdust Bay qui en son temps (1900 et des poussieres) employait plus de 100 charpentiers et autres gros bras. Les temps ont bien changes et aujourd'hui on ne compte plus que 300 residents permanents sur l'ile.
Je patauge dans la boue sans lever le ned de mes pieds, mange une carotte, prend le temps d'analyser le solo de "sympathy for the devil" note par note. Routine de rando.
Arrivee un peu avant 14h, temps honorable vues les conditions. Me goinffre de chips et provoque une veritable emeute sur le port en concedant quelques miettes aux mouettes du coin.
Retrouvailles a l'embarcadere avec mes 3 chasseurs qui me font plein d'eloge en me voyant arriver sain et sauf, amitie virile et poilu me voila.
Retour sur le ferry somnolant malgres une armee d'ecoliers de l'ile qui partent piaillants rejoindre Invercargill la grande ville dans ce qui doit etre un voyage de classe. Me revoila une derniere fois le soir au southern comfort, heureux d'avoir fait cette marche meme si c'etait sous la pluie et que je n'ai pas vu l'ombre d'un kiwi. Demain grand beau.sic...!


Sans appareil photo c'est tout de suite plus laborieux...vue depuis port William Hut.

Je ne sais pas si la phrase est correcte mais vous aurez compris l'idee...

Pause sandwich en passant par GORE sur la route de Dunedin.