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Ruamahunga: are you experienced?

Difficile de trouver un point de depart pour resumer cette rencontre avec Tom qui nous heberge depuis 5 jours dans sa maison sur les hauteurs de Ruamahunga au nord de Thames. Nous arrivons dans cette petite vallee coupee du monde sans avoir aucune idee de la personne qui va nous acueuillir pour wwoofer quelques jours. On attaque en premiere une cote raide comme une piste noire pour rejoindre la maison perdue tout au bout du chemin. Sur le trajet, Marie qui wwoof deja depuis quelques jours chez Tom vient a notre rencontre. Quelques mots echanges et nous realisons que non seulement nous parlons tous francais dans la voiture mais egalement que Marie vient de Pau, la grande soeur de Tarbes version Pyrenees atlantique. Premiere rencontre avec Tom. De longs cheveux gris et une tete joviale qui attire immediatement la sympathie. Il nous recoit avec une infinie gentillesse et on sent tout de suite l'ambiance des lieux...un certain laisser aller. Sa petite maison de bois perchee sur pilotis ne contient que le strict necessaire, quelques conserves pour cuisiner car il faut bien manger de temps a autres, une grande table ronde autour de laquelle nous aurons nos repas mais aussi d'interminables discussions passionees, quelques meubles qui semblent avoir ete recuperes a droite a gauche au fil des annees, les etageres par contre sont fournies en livres de toutes sortes et je repere immediatement les deux guitares mentionnees dans l'annonce sur internet.Le lieu est depouille mais chaleureux.Tom qui dort dans une autre petite maison qui semble encore plus depouillee nous installe dans une chambre ou deux matelas poussiereux sont poses a meme le sol. Bien assez de confort pour un wwoofer. Les rideaux aux fenetres sont des draps defraichis poses a la hate qui ne couvrent pas la moitie des vitres, ce qui est appreciable car la vue sur les montagnes avoisinantes est superbe. Rencontre egalement avec Cyrielle, une autre francophone qui vient de l'ile de St Martin. 4 wwoofers sous le meme toit, ce n'est pas de trop pour s'attaquer au jardin de Tom, veritable jungle ou l'on disparait litteralement sous les herbes folles. Le job? eclaircir un peu le terrain, ce qui n'est pas une mince affaire. Nous nous executons vaillamment avec les quelques outils que l'on a pu trouver, mais s'il ne tenait qu'a notre hote, nous pourrions passer les journees sur le balcon a savourer de belles discussions en descendant quelques verres de vin. Tom etant assurement plus friand d'echanges culturels que de travaux manuels. Il est une mine de connaissance, intarissable quand il s'agit de parler sciences alternatives,des premieres civilisations ou d'astronomie. Il tente au mieux de vulgariser des dizaines de concepts qui lui sont familiers en tant qu'ancien scientifique pour nous faire partager sa passion. Pas toujours facile pour nous mais on se regale. Souvent sa vision du monde differe tellement de ce que nous avons pu apprendre dans nos manuels scolaires que l'on se retrouve partages entre incredulite et veritable retournement de cerveau. A t'on affaire a un gourou qui va nous changer en quelques fideles lobotomises? Neni, lui meme avoue ne pas etre sur de toutes ces verites alternatives mais avoue candide: "I just enjoy the ride": c'est excitant de penser autrement et de ne pas prendre tout comme acquis.Le lendemain nous allons a notre tour recevoir deux nouvelles venues: Tom vient de se faire livrer deux vaches d'environs 1 an que nous devons mener dans un paturage un peu plus haut. Je ne peut m'empecher d'imiter l'accent occitan et jouer au vieux paysan basque pour mener les betes, ce qui personellement me fait beaucoup rire ahahah! Ce qui devait etre une petite promenade de sante pour ammenener les bovides a bon port se transforme bientot en sketch comique: les vaches parviennent a sortir de la pature comme elles sont rentrees et s'engagent sur un chemin de terre qui se perd dans les collines de bush qui s'etalent a perte de vue derriere la propriete de Tom. Nous les suivons sans parvenir a les depasser , elles continuent de grimper...ce petit jeu dure un moment jusqu'au moment ou elles filent entre des buissons d'epineux...Tom, pas du genre a s'inquieter "elles finiront bien par revenir quand elles auront faim". Ce qu'elles firent effectivement deux jours plus tard.
Nous rencontrons au fil des jours quelques uns de ses amis de passage. La maison est grande ouverte a toute heure du jour et de la nuit. Apres avoir tente de mettre un peu d'ordre dans le jardin de Tom, nous travaillons pour son ami et voisin ian qui veut se faire un petit coin de terrasse pour poser un jacuzzy a cote de sa superbe maison face a la mer. Comme du temps de notre premier wwoof a Waiheke island, on se retrouve a creuser la terre, couler du beton et toutes ces sortes de choses qui font les bras et massacrent le dos. premiere pause et premiere discussion avec notre hote du jour. Sans prevenir, il s'embarque sur des discussions de conspirations internationales et autres considerations sur les puissants de ce monde qui pour le coup revelent carrement du delire paranoiaque (pourvu qu'il ne lise jamais ca). J'essaie d'engager la discussion en m'improvisant partie adverse mais je sens que le sujet est tres glissant. Ok ok, le monde est gouverne par des lezards, ne nous fachons pas pour si peu. Si je ne partage pas les opinions du bonhomme, je dois dire que le lendemain il nous gratifie d'un barbecue gargantuesque qui me va a ravir. Quelle faiblesse...On sirote sans moderations des vins locaux puis nous filons toujours verre en main sur les hauteurs de la colline pour admirer le coucher de soleil sur la mer de Tasman. C'est comme ca avec Tom et ses potes, pas de stress, en aucun cas.
Je crois qu'il me faudra vous raconter tout le reste de vive voix a mon retour car ces derniers jours furent vraiment trop denses en decouvertes de toutes sortes pour que je sache les resumer correctement! Demain nous repartons direction WHANGAMATA plus au sud toujours sur la cote est pour nous initier au surf avant que l'hiver ne s'installe et nous oblige a oublier nos reves de glisse. Cheers!

Le saviez-t'y vous??
Les pubs et autres clubs ici doivent obligatoirement fournir un service gratuit de voiturage pour rammener eventuellement les clients trop bourres chez eux s'ils ne sont plus en etat de conduire! Comme ca on peut boire l'esprit tranquille. Quel bon sens ils ont les kiwis quand meme.


L'avantage ici c'est qu'il n'y a pas besoin de debourser des millions pour avoir une vue comme ca depuis sa maison.

Jeff le surfeur, Jeremy le barbu, Tom le grand sachem et Cyrielle la globe-trotteuse.

Mon petit doigt me dit qu'il se passe quelque chose entre ces deux oiseaux...

Je pense qu'avant la fin du voyage j'aurai plus de 1millions de photos de Jeremy...

J'aime bien le regard de psychopathe des oystercatchers.

Hot water beach. On peut creuser son propre spa dans le sable car il y a une riviere volacanique qui passe sous la plage.

On ne dirait pas comme ca mais cette colline fut un camp de defense retranche pendant les guerres tribales maories.

Encore un kauri? Oui mais celui ci a un tronc parfaitement carre.

La route de Coromandel a Thames est un pur moment de poesie et de virages bien vicieux.

Elles sont de retour!!!

Ce coup ci on a pense a fermer le portail.

Monsieur le kingfisher n'appreciait vraiment pas que l'on passe devant son appartement.

J'ai lu dans wwoofing mode magazine que cette annee la tendance est au noir et blanc.

et c'etait comme ca tous les soirs...

Ce petit anglais n'en revenait pas de voir un belge sauter de si haut.

Une replique d'un des barrages qui servait a transporter les troncs de kauris en bas des vallees pour leur exploitation.L'idee etait de laisser l'eau s'accumuler puis de faire peter le barrage, le courant emportant alors les troncs en bas de la riviere.

VOCABULAIRE

C'est en backpackant que l'on devient backpackeron, voici une liste des mots et expressions que nous utilisons le plus couramment dans les lodges. Chaque phrase est suivie de sa traduction en francais.

-FUCK! zut!
-HI ! bien le bonjour
-cool/nice/sweet as: chouette alors!
-no worries: pas de soucis
-AMAZING! c'est trop ouf!
-I'm from France: Je vis a Paris
-I'm from Belgium: J'ai du chocolat sur moi.
-We arrived one month ago: on est encore debutants.
-we want to stay six month in new-zealand: mais on est pas des lopettes.
-We took a year off: on va glander pendant un an.
-Can I get a Monteith Black? : Puis-je avoir une de ces bieres locales un peu comme la Guiness mais en moins bon?
-I've break the seal: j'ai trop bu de biere et je dois encore aller aux toilettes.
-I'm pissed/trashed: je suis un peu pompette.
-I studied animation movies: je suis un artiste plein de sensibilite.
-Enjoy your meal! : Bon appetit les filles!
-Do you have any rooms available? va t'on devoir dormir dans la tente ce soir?
-Can we check the room first? Peut -on verifier si vous cherchez a nous entuber?
-Sure, let's keep in touch! Bien sur, amis pour la vie! (hypocrisie).

Marcher, nager, bruler.

Saloperie de machine! Pour rester connecte a internet il faut mettre une piece de 2 dollars dans une petite caisse de metal type boite aux lettres de delation periode Berlin est, sous peine d'entendre un horrible signal qui indique que l'ordinateur va s'eteindre dans la minute.Alors vite on remet une piece, merde il est ou mon portefeuille???viiite! On se croirait dans Brazil (le film, pas le pays).
A part ca tout va bien. Nous sommes depuis deux jours sur la peninsule de COROMANDEL. Nous sommes passes en chemin dans le parc naturel au niveau de MOUMOUKAI entre les barrages de Wairoa et Mangatawhiri qui alimentent une bonne partie de la populace d'Auckland en eau (bien que d'une facon generale ces derniers semblent plus portes sur l'alcool) pour nous faire une rando bien intense dans une jungle si touffue qu'on n'a pas vraiment pu distinguer le ciel pendant 4 heures.Merci la boussole. On repart en fin d'apres midi en esperant que la voiture tiendra le coup sur les longues pistes de gravier car a part quelques moutons, le coin est un vrai no man's land.
Notre premier arret dans la zone de Coromandel est la ville de THAMES. On met la gomme pour arriver juste avant 20h car il y a dans le coin un petit restau de poissons qu'on a repere dans le guide et qu'ils decrivent comme un endroit ou les "portions sont genereuses". Vu qu'on a bouffe que des raisins secs et bu de l'eau plate cet apres midi la, on est bien motives et on arrive a temps pour s'exploser le ventre avec un gigantesque fish and chips emballe dans une montagne de papiers journaux. Bonheur...
Comme beaucoup de villes du coin, Thames ressemble a une de ces villes de pionniers americains du far ouest: une rue principale le long de laquelle s'alignent les magasins, pubs et restaus. Pas beaucoup de charme mais neanmoins pratique. On y passe une nuit pour profiter du marche local le lendemain. On cherche entre autres des vieilles K7 car c'est le seul format musical qu'accepte la Nissan. On tombe sur la Bo du film Forrest Gump qui nous accompagne quelques minutes plus tard sur la route vers COROMANDEL (la ville). La route qui serpente sur 50 kilometres au bord de l'eau est hallucinante, la musique de midnight cowboy, everybody's talkin' par Harry Nilsson accompagne a la perfection notre trajet, tellement cliche mais tellement bon!
Finalement c'est sur la cote Ouest, dans la ville de WHITIANGA que nous decidons de nous poser pour quelques jours apres avoir balances quelques messages pour trouver un job de wwoofing dans le coin. Nous partageons notre chambre avec Felipe et Juan, 2 jeunes joueurs de rugby argentins qui deviennent vite des potes. Je me met du coup a reparler espagnol a l'occasion, jongler entre les langues c'est au moins aussi stimulant qu'une bonne partie de sudoku. Hier nous avons profites de kayaks gratos pretes par le lodge pour aller tous les 4 jusqu'a Cathedral cove, une plage avec une grotte naturelle bien sympathique. 12 kilometres pour y aller en longeant la cote, autant pour revenir...sauf que cette fois ci avec le vent dans le nez et a contre courant. On rame, dans tous les sens du terme. Finalement apres avoir chavires une ou deux fois, on abandonne toute notion de fierte et on se laisse rammener au rivage par une des nombreuses vedettes de touristes qui passent non stop autour de nous. On est vraiment des heros.

Le genre de lumiere qui me ferait presque croire en Dieu.

Lors de notre etape a Dragaville on a dormi dans ce backpack installe dans une ancienne ecole. Dormir en classe,on reprend vite ce genre d'habitudes..

La reserve marine de Thames d'ou partent les godwits jusqu'en alaska pour la plus longue migration connue (41 000KM) , elle a ete construite grace a des dons de l'etat francais pour se faire un peu oublier apres le scandale du Rainbow warrior.

Ou est la mouette??

Grace a mes etudes de dessin, je m'amuse dans toutes les situations.

Quand il n'y a plus d'argent, il faut manger du sable.

Du muscle et de la franche camaraderie, Juan et Felipe sont un peu a l'argentine ce que Jerome est a la Belgique.

On remonte et on redescend.

Ca Y EST!!! J'Ai MA PREMIERE VOITURE RIEN QU'A MOI!!!
Bon enfin techniquement elle est aussi un peu a Jeremy qui en a paye la moitie... Notre nouveau carosse est une Nissan Sentra 1.6 vert olive metalisee, elle a un look deloreane volante de retour vers le futur, je te dis que ca. Elle est a peine un peu plus jeune que nous car datant de 1988. Comme on me l'avait souvent dit avant le depart, les voitures ici se vendent et se rachetent a des prix tres bas pour peu qu'on ne soit pas trop regardant sur les finitions. Dans notre cas, je dois dire jusqu'a present qu'on a fait un sacre bon deal avec ce suedois qui rentrait au pays: 1000 dollars kiwis, soit environs 250 euros par tete.Ou est l'arnaque? On cherche encore... un pneu arriere droit un peu lisse a la rigueur.N'etant pas des fleches en mecanique on a obtenus des avis de personnes plus avisees, le moteur est tout bon. En plus, nous recevons comme cadeau bonus 2 chaises pliables de camping, une canne a peche et...2 grandes poeles de chercheurs d'or! Car oui, il y a de l'or dans les rivieres de l'ile sud et on peut jouer aux apprentis pionniers americains. Par ici les grosses pepites!
Le temps de chercher quelques fois le levier de vitesse dans la portiere, je fini par m'habituer relativement vite a la conduite a gauche (ca va etre drole une fois de retour en europe tiens) et nous filons vers le nord direction Cap Reinga.
On quitte a regrets le Hone Heke Lodge et les amis que l'on s'etait fait la bas: Linda l'allemande qui m'a appris a jouer aux echecs, Jimmy l'anglais electricien et pecheur de marlins et Laura sa copine dieteticienne, mais aussi Florian, le francais de capbreton aussi reserve que supra baleze en skate.
Plus on est de fous...Nous rejoignons une fois de plus en chemin nos 2 americains favoris Paul et Christina pour terminer la route jusqu'au cap ensemble dans la nissan qui ne bronche pas sur les petites routes meme surchargee. Sur le chemin nous faisons une halte pour essayer le "sand surfing" qui consiste en de grandes glissades sur des bellyboards le long de dunes de taille astronomique. Un maori qui s'appretait a plier son matos dans sa caravane nous voit et sent la bonne affaire. 3 planches a 15 dollars par tete, c'est l'arnaque, mais je suppose que les maoris se sont fait suffisament arnaquer depuis l'arrivee des premiers colons pour a leur tour profiter de leurs descendants blanc-becs comme nous...Il nous briefe en nous designant sur une feuille plastifiee miteuse les bons spots qu'il a rebaptises de noms evocateurs. On opte d'office pour la plus grosse, la Psycho Hill.
Quelques descentes et autant de bols de sable dans la bouche plus tard, on repart vers l'extreme pointe nord de l'ile. Le cap Reinga offre un spectacle grandiose qui prend a la gorge. C'est ici que se rencontrent la mer de Tasman et l'ocean pacifique dans des vagues qui peuvent atteindre les 10 metres les jours de fete. Lieu sacre pour les maoris, c'est de la que partent les ames des defunts vers l'autre monde. On appercois au loin les 3 kings island ainsi que manawa tawhi qui affleure a l'horizon. On pourrait traduire son nom par "l'ile du souffle manquant". C'est ainsi que la baptisa un chef maori qui la rejoigni apres deux jours de nage. Ils sont fous ces maoris!
Nous rentrons le soir a AHIPARA pour dormir a l'endless summer lodge, ce repaire de surfers situe face a la plage ou de longues gauches viennent tuber la majeure partie de l'annee a la reputation d'etre un des meilleurs lodges de toute l'ile nord. Le cottage style colonial est en effet magnifique, en fait, il est peut etre un peu trop magnifique pour nous! On ne se sent pas trop a l'aise au milieu d'une colonie de jeunes allemands tres gentils mais qui n'ont pas vraiment besoin de se chercher 2 nouveaux amis. Tout est tire au cordeau et nettoye impeccable. Sommes nous deja devenus des pouilleux? On repart sans regrets le lendemain car en plus de cela les vagues ne sont pas pour l'instant au rendez-vous.
Apres une courte escale pour se degourdir les jambes a OMAPERE, nous decidons de poser la tente dans le parc naturel de WAIPOUA qui abrite les plus grands Kauris de nouvelle-zelande. Le site est de toute beaute, nous roulons un long moment sur une petite route qui serpente entre une foret primaire si dense qu'elle semble prete a avaler le bitume dans notre dos. On monte la tente dans le grand camping du DOC (department of conservation) puis nous decidons d'aller faire une marche qui nous ammenera sur les hauteurs du parc. Apres avoir traverse pendant plus d'une heure une jungle au sol detrempe, on arrive en haut d'un plateau et la, surprise: sur une grande tour facon mirador, plusieurs types observent la foret en contrebas. Au pied de la tour, un groupe de jeunes tous habilles en tenue de camouflage discute autour d'une camionette. Nous saluons tout ce petit monde...silence de mort...On profite un peu de la vue comme on peut. Un des types en haut de la tour capte mon regard et sans lacher un seul mot nous fait signe de les rejoindre en haut du mirador. Jeremy et moi nous regardons dubitatifs, est-ce vraiment une bonne idee de grimper en haut avec ces types? On tourne un peu autour de la tour, jouant aux types qui n'ont rien compris. Le jeune nous refait signe de monter. Cette fois ci pas moyen de refuser sans se griller, on grimpe sous le regard des autres jeunes dans la camionette qui nous balancent quelques vannes au passage. Une fois en haut c'est a peine si je remarque le paysage grandiose qui s'etale devant nous, ils sont 4: 2 jeunes et 2 autres maoris plus ages qui nous devisagent. Le plus gros qui semble etre le boss du coin fini de tirer sur un joint qu'il rallume a l'aide d'un briquet qu'il s'est grossierement attache autour du coup en guise de collier. Ils sont defonces et parlent peu.On est pas tres a l'aise mais le gros commence a nous poser quelques questions et l'on se sent plus tranquille a parler de lieux communs habituels. un enorme mastard edente nous balance quelques piques et part d'un rire qui me donne envie de fuir en courant. Lorsque nous decidons de tirer notre reverence, le big boss nous indique un chemin qui coupe par la foret pour selon lui arriver plus vite a notre point d'arrivee. On n'ose pas le contrarier car ils nous regardent tous, nous nous engageons sur un petit chemin de terre qui se perd dans l'immense parc.
En chemin on se detend un peu et on rigole de notre coup de flip devant ces types qui malgres leurs tetes un peu rustres doivent etre de simples gardiens du parc national qui tuent le temps en fumant des joints. 5 minutes plus tard nous appercevons un gros 4X4 vert qui peine a avancer sur le chemin qui devient de plus en plus accidente. Tout autour du vehicule une meute de chiens court dans tous les sens, ils nous on vu et viennent nous renifler curieusement. Le 4X4 avance si lentement que nous arrivons bientot a son niveau. 3 jeunes types nous devisagent, ils sont enormes, habilles en tenues de camouflage, ils feraient presque passer les precedents hardiens du parc pour de sympathiques bonhommes. Je pense instantanement au film delivrance: on est au milieu de nulle part, on ne connait rien...ils peuvent faire ce qu'ils veulent de nous. Le passager avant dont je devine les yeux exploses au travers des lunettes de soleil nous demande ou on va comme ca. "Trop loin a pied, montez a l'arriere du pick up" on grimpe comme hypnotises par le flip qu'on est en train de se taper dans le coffre charge de clous et de cadavres de canettes de biere.
Le 4X4 reprend lentement sa marche. Je vois au travers de la vitre arriere les fusils de chasse sur la banquette. Bon dieu, ils vont stopper dans une clairiere, nous depuiller et nous flinguer c'est sur! Le passager avant sort par la fenetre." vous avez a fumer?"-non-"vous avez de la coke?"-non plus- " on voyage leger!" tentative d'humour, peut etre que si on les fait rire ils nous arracherons juste un doigt. Un autre main depasse de la vitre, ils nous refilent deux bieres que l'on sirote la boule au ventre. Le jour se couche, les chiens trottent dans tous les sens autour du vehicule, la foret s'etale a perte de vue...moment completement hallucinant. Soudain le 4X4 s'arrete sans raison apparente; ca y est, va falloir passer a la caisse, et merde fallait bien que ca arrive a se trimballer au milieu de forets sauvages. Ils descendent de la voiture. Je remarque que les chiens sont partis bien en avant. "chut" nous fait signe le passager "ils ont peut etre trouves un cochon". Quel soulagement! C'est pas nous qu'ils vont essayer de tuer mais des cochons. On se detend un peu sur la fin du trajet, "tu vois pour tuer le porc pendant que les chiens le tiennent tu l'attrape par les oreilles et tu le plante" ah ok, on va descendre maintenant. Finalement ils etaient bien sympas et nous le font comprendre par une bonne poignee de main a te broyer les os. On termine le chemin sur des jambes en coton. On est en vie, c'etait une putain d'experience! Mais peut etre aussi qu'on a trop vu de films:)
Demain redescente vers le sud, adieu Northland, bonjour Coromandel!


Et ils marcherent longtemps...

Malheureusement, aucun teleski n'a ete prevu pour grimper plus vite.

Mais bon sang c'est SABLE-MAN !!!

Psycho hills c'est pas pour les tarlouzes.

Je ne fait qu'un avec la nature.

Cape Reinga, on est arrives les enfants!

Et la aussi tu pleure.

"Ses plus belles chansons d'amour maintenant en double CD collector."

Toujours ammener 2 americains avec soit en voyage.

Tane Mahuta, le dieu de la foret. 51 metres de haut. Le plus gros Kauri connu a ce jour.

The four sisters. 4 Kauris qui ont pousses cote a cote.

Apres l'ile nouvelle, Sonopluie bientot en Nouvelle-Zelande!

Kerikeri: the guacamole days.

Nous sommes arrives depuis une semaine dans la petite ville de Kerikeri, veritable verger de l'ile nord ou se retrouvent tous les backpackers a la recherche d'un peu -ou beaucoup- d'argent a se faire dans le fruit picking pour survivre ou rentrer chez eux apres quelques mois a claquer tout leur pognon a voyager et a faire la fete dans le pays. Apres une humiliante journee perdus a tourner en rond dans la foret de waitangi, (j'ai depuis achete une boussole qui devrait nous etre bien utile en temps voulu) nous nous sommes installes au Hone Heke Lodge, certainement le lodge le plus chouette que nous ayons testes depuis notre arrivee; bien equipe, gerants jeunes et sympatoches, grandes tables, petit billard, table de ping pong, et un grand jardin avec un trampoline sur lequel je m'acharne a faire des backflips malgres mon orteil encore un peu fragile (je retombe donc souvent sur le visage pour le moment). Pour 2 dollars de plus par nuit nous evitons les dortoirs et prenons une chambre double equipee d'une kitchenette sommaire mais bien pratique. Le temps de prendre nos marques en laissant trainer quelques vieilles chaussettes et cadavres de bouteille de biere, nous revoila au bon vieux temps de notre coloc a Bruxelles...dans un 5 metres carres.
On arpente les lieux a la recherches de nouvelles tetes mais pendant les premiers jours c'est le vide total. Kate, la gerante nous informe que le ramassage des agrumes venant de se terminer et la cueillette des kiwis ne commencant que la semaine prochaine, on est dans une periode creuse ou les opportunites de trouver un job dans le picking sont faibles. C'est ca aussi notre cote original, on arrive quand tout le monde est partit. Devant nos tetes depites, Kate qui est un veritable fournisseur en main d'oeuvre corveable a merci pour tous les exploitants fruitiers de la region nous promet d'essayer de nous trouver un petit boulot rapidement.
On profite de ce temps mort pour explorer un peu le coin avec Paul et Christina que nous avons retrouves ici, eux vont passer 2 semaines un peu plus loin a wwoofer pour des viniculteurs. On se fait une belle journee en kayak dans la reserve de AROHA, on remonte une riviere dans une mangrove dense et magnifique jusqu`au moment ou on touche le fond puis on repart dans l`autre sens vers la mer de la baie of islands.On rame comme des fous pour remonter en zig zags contre le vent ,par moment des poissons affoles sautent hors de l'eau devant nous, j'essaye de ne pas penser aux poissons encore plus gros qui les poursuivent en passant comme des bombes sous notre petit kayak. On accoste sur une petite ile en chemin pour s'offrir une courte baignade et reposer nos bras , je me jette a l'eau et quelques minutes plus tard une raie passe tranquillement devant nous. Mieux vaut ne pas sauter sur ce genre de bestioles si on veut eviter d'avoir un deuxieme nombril.
Kate nous parle d'une opportunite pour bosser dans la cueillette des avocats. Un jour passe, puis deux, jusqu`a un matin ou on se retrouve subitement en route pour la ferme de Trish, un petit bout de femme d'origine japano-hawaiiano-new-zelandaiso qui nous conduit en compagnie de quelques autres backpakers dans son gros 4X4 couvert de poussiere. Elle parle sans discontinuer, passant d'un sujet a l'autre sans reprendre son souffle, elle nous explique qu'elle a achetee son immense domaine il y a une dizaine d'annees nottament car une source d'eau parcours les terres et lui permet d'abreuver tout son betail gratuitement, il y a de tout ici: des vaches, des chevaux,des paons, des faisans, des oies, des cochons sauvages; tout ce petit monde se ballade en semi libertee, meme les canards squattent le salon de la grande maison de bois dans laquelle Trish est installee. Le domaine perdu au fond d'une petite vallee est magnifique, on passe sur des longs chemins cabosses pour arriver dans une grande plantation d'avocatiers. Les journees sont longues mais le boulot est sympa, on joue aux singes a escalader les branches a la recherche des derniers avocats, on s'offre quelques belles siestes a l'ombre des arbres pour la pause de midi en compagnie de Flo, Linda et Assah,respectivement de France, Allemagne et Israel. Assah se charge en general de l'ambiance, 3 ans de service millitaire dans son pays et quelques mois deja passes a voyager en solo autour du monde ayant bien forge son caractere.
De temps a autres, Ryan, un des 3 fils de Trish, vient nous voir perche sur son gigantesque quad, du haut de ses 14 ans il ressemble a un puceron sur une tomate. Pour lui les avocats c'est naze, par contre les vaches c'est le dernier cri.
Seul inquietant bemol dans cette histoire, on ne sait pas avec certitude jusqu`au dernier jour si nous allons etre payes! Trish doit de l'argent a certains backpackers depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, les rumeurs vont bon train et on fini par imaginer de terribles plans de represailles au cas ou on repartirait les mains vides. Heureusement au final on a bien recu notre petit pecule sans problemes. Mais elle a quand meme reussi a nous faire demenager un piano et une table de salon dans sa maison d'hiver aux frais de la princesse.
Une fois de plus, c'est maintenant que nous commencons a connaitre les tetes et a prendre nos habitudes qu'il est temps de repartir. L'epee de damocles de l'hiver approchant nous incite a ne pas trop perdre de temps avant d'aller decouvrir l'ile sud. Et dire qu'il nous reste encore tant de choses a voir ici! On recherche activement une voiture pour ne plus etre dependant des bus et des hasards de l'auto stop. Ptet qu'on a trouve une Nissan sentra de 1988, a suivre...

Le saviez-vous?
L'autre nuit Jeremy est alle soulager une envie pressante aux toilettes, sur le chemin du retour il s'engouffre dans la penombre pour rejoindre son lit dans la chambre....qui n'etait pas la notre mais celle de de nos voisins. Il ne s'est rendu compte de sa meprise qu'au moment ou il a tate une tete dans le noir qui s'est mise a crier " WHAT THE FUCK??!!"
Qu'est-ce qu'on rigole ici quand meme les copains!


"j'exploite les jeunes du monde entier et c'est COOL!"

Je ne peut malheureusement pas atteindre les avocats situes a plus de 1m20...

Simulation de cueillette d'avocats en vue a la premiere personne.

Quelle grosse feignasse ce Jeremy.

Avant de venir en NZ cueillir des fruits, Assah conduisait des tanks.

Les risques du metier. Jeremy en a fait la douloureuse experience.

C'est dans ces moments la qu'on apprecie une bonne barre chocolatee...

Et la j'ai pleure.

Il joue du piano debout et ca lui va bien.

escape from PAIHIA

Apres avoir profite de quelques jours de repos a Auckland en compagnie de Karina que nous avons elue a l`unanimite (donc ca fait 2 votes) meilleure tour operator de la region,-bravo- nous prenons le bus vers le nord pour nous poser dans la Bay of Island et commencer a chercher des jobs dans le fruit picking. Apres quelques heures de trajet nous arrivons le soir a Paihia, on s`installe dans le camping de Haruru Falls pour etrenner "Frank" notre nouvelle tente achetee pour une poignee de dollars avant notre depart d`Auckland. Le camping est sympa, type familly club vacances: piscine, trampoline et tutti quanti. Belle vue sur la chute d`eau de Haruru qui donne son nom a la region. Moins drole, quand la maree baisse on a vue sur un grand champs boueux au pied de la tente. Nous decidons le lendemain de faire un trek de 6 heures jusqu`a cap brett pour dormir le soir dans le refuge qui en son temps fut la maison du gardien du phare adjacent. Seulement on se heurte d`emblee a pas mal d`obstacles.Il pleut a verse pendant un moment et vu que le centre ville de Paihia se parcours a pied en 5 minutes 30, on reste un temps a siroter notre cafe latte en attendant que ca se calme. Autre probleme: tout ici est payant, pas moyen de rejoindre Rawhiti-point de depart de la ballade- en bus, il faut payer un bateau taxi qui nous mennera a bon port moyennant 200 dollars environs...coup de froid...on decouvre ensuite qu`il faut payer pour dormir au refuge mais aussi pour marcher! La zone de randonnee traversant des terres privees maories qui ont du flairer le bon plan. On laisse tomber a regret le cap et on se console en prennant un petit ferry local pour rejoindre Russel, qui fut en son temps le coin ou se retrouvaient tous les bagnards echappes d`Australie et autres sales types des 4 coins du monde, une retraite au soleil pour les hors la loi en quelques sortes...Superbe surprise sur le chemin, un petit groupe de dauphins accompagne notre bateau pendant quelques minutes, ils sont d`une taille impressionante, parmis les plus gros specimen de la planete dit-on, il est tres courant d`en voir dans la baie, a tel point que des tas de tour operator proposent des sorties garantissant a 100% une rencontre avec flipper ou remboursent la course integralement . Le conducteur pas vache ralentit le rythme pour que nous puissions profiter du spectacle. Je regrette de na pas avoir pris mon teleobjectif ce jour la. On s`offre une belle ballade vers la pointe de Tapeka pour profiter a nouveau d`une de ces vues sur la baie a couper le souffle. C`est ici, juste un peu au sud de Russel que se trouva la premiere capitale du pays: Okiato. C`est aussi dans le coin que Anglais et maoris se sont joyeusement massacres quelques temps lorsque les premiers hisserent bien haut l`union Jack, s`appropriant sans plus de formalites les terres alentours. S`en suivit une bataille ou chacun essayait de planter son drapeau avant que l`autre ne vienne le bruler pour remettre le sien et ainsi de suite...Sur le chemin je remarque que la semelle de mes chaussures de randonnee se decolle un peu. Quelques minutes plus tard c`est pour ainsi dire comme si je marchais pieds nus: la semelle part en lambeaux comme un vieux chiche kebab. Ca nous fait bien rire sur le coup mais ayant abandonne mes vieilles nike a Auckland pour ne pas encombrer mon sac deja plein a craquer, je realise qu`il ne me reste momentanement que ma paire de tongs pour me deplacer dans le pays.
Petite nuit ce soir la: grosse soiree de touristes americains au camping. Musique a fond, ils se garent a quelques metres de la tente, Jeremy nous construit un abri en trainant une des tables du camping devant notre petite maison de toile, faut dire qu`ils sont tellement bourres qu`on redoute serieusement qu`ils nous roulent sur la tronche pendant notre sommeil.
Le lendemain apres avoir marchande un moitie prix sur notre nuit avec la patronne, notre decision est prise: il faut se tirer d`ici! On decide de prendre les sacs et de traverser la foret de WAITANGI pour rejoindre KERIKERI plus au nord. Le pari est risque, voire un peu stupide: on porte des sacs a dos approchant chacun les 20 kilos, la ballade dure un bon petit 7 heures et je suis toujours en tongs! Rien a faire, on veut partir et on veut marcher! Je passe m`equiper en compeeds a la pharmacie du coin, quand j`informe le pharmacien de notre projet, lui et sa femme me regardent comme si je venais de leur annoncer que j`allais me jeter sous les roues du premier camion, ils me deconseillent fortement de me lancer dans cette histoire. Nous allons demander a un type de l`office du tourisme s`il peut nous fournir une carte detaille du parc naturel, il n` a pas grand chose a nous donner a part un vieux tract en noir et blanc retracant la route jusqu`a Kerikeri...au temps des premiers maoris! Lui dit par contre que le chemin est praticable et que cette traversee ne sera qu`une formalite. La verite se situait quelques part entre ces deux avis.
Nous marchons depuis quelques heures deja quand on rencontre un sympathique sosie de Brassens venant de Nimes qui nous indique quelle direction suivre une fois dans la foret. On profite d`un beau point de vue sur la region en grimpant en haut des collines volcaniques de TE PUKE puis nous repartons en prenant soin de toujours filer vers le nord. Pas facile de s`y retrouver, les panneaux, quand il y en a, sont assez vagues sur les directions a suivre. On recoupe les informations de notre guide, d`un petit topo achete quelques jours avant et de notre fameuse carte du temps des maoris pour esperer arriver a bon port. Les sacs pesent lourd, tres lourd, les pieds commencent a crier grace. Quelques heures et quelques culs de sac plus tard, nous sortons de la foret face a une petite ville de l`autre cote de la baie qui nous rapelle etrangement...Paihia. Et oui, nous venons de faire une boucle de plus de 7 heures pour revenir grosso modo a notre point de depart. On les applaudit bien fort! On reste sur le cul, partages entre abbatement et crise de rire nerveuse. Pas question de retourner a Paihia, stupides d`accord mais pas humilies a ce point quand meme! On fait du pouce et grace a 2 australiennes, un ado du coin qui conduit une epave a tombeau ouvert ainsi qu`un sympathique jeune fumeur de joints, nous arrivons une petite demi heure plus tard a Kerikeri. Pas a dire, la voiture ca a du bon quand meme...

vous ne le saviez meme peut etre pas:
Le mot 'kiwi' a au moins 3 significations differentes: il peut designer un habitant de la nouvelle-zelande, un petit fruit poilu plein de vitamine c, mais aussi le fameux kiwi bird, petit oiseau a l'aspect particulierement etrange avec ses ailes atrophiees et ses plumes qui s'apparenteraient plus a un pelage.
Ces derniers sont tres farouches et on ne peut les appercevoir a l'etat sauvage en general qu'a la tombee de la nuit avec pas mal de chance. Ils sont une espece protegee car ils constituent une proie facile pour les predateurs de toute sorte, specialement les chiens. En 1987 ,un seul chien a faillit decimer toute la population des kiwis dans le parc de whangarei !


Un oystercatcher bird, disponible egalement en marron et en blanc.

Le nouveau Jeremy: sans cheveux, sans barbe et sans arretes.

Les dauphins nous traquent pour obtenir une photo souvenir.

Un peu a la facon de Forrest Gump, lorsqu'on arrive au bout d'une ile, on fait demi tour et on repart...

Merci Salomon.

Ce gamin faisait les plus grosses bombes que j'ai jamais vu.

Frank: une tente, un ami pour la vie.

Pourquoi se deplacer en voiture quand on peut marcher le long des routes??

Bon ben va falloir traverser maintenant...

Indiana Jeremy et le piege de la foret de cristal.

Son nom va me revenir...