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Car il faut dire que l'Asie n'est pas la Nouvelle-Zelande

et sa culture anglo-saxonne dans laquelle nous autres europeens baignons plus ou moins depuis notre enfance qu'on le veuille ou non, et qui fait qu'un francais, un belge ou un allemand retrouvera toujours des familiarites avec le mode de vie Australien ou kiwi, entre langue de Shakespeare, Mc Dos et tendance a une globalisation mondiale du modele americain.
Rien ou presque de tout ca en Asie. Une fois sortit de l'aeroport de Bangkok ou part habitude d'accueuillir regulierement des flots de touristes on parle encore quelques mots d'anglais pour changer une liasse de dollars en Baths, la devise thailandaise, tout devient plus complique et on en est vite reduit a retourner a un langage primaire de signes et de mimes comme un neanderthalien voulant ouvrir un compte en banque.
Le Taxi ne sait pas lire l'adresse de ma guesthouse, allons bon...A moins qu'il ne comprenne que ce qu'il daigne entendre, nous perdant dans les rues nocturnes de la capitale une bonne demi heure avant de trouver enfin ladite adresse. Et moi d'entrer dans la danse des touristes qui payent le double, si ce n'est le triple? du tarif d'une course pour un local. Peut importe que je trimballe un gros sac a dos et une chemise elimee, ici pas de reduction etudiante ou backpacker, juste des occidentaux aux poches debordantes d'euros et de dollars.
Je retire mes sandales comme le veut la tradition avant d'entrer dans le shanti lodge guesthouse. Confiant dans le fait que reservation ou pas l'argent tendu s'accepte dans toutes les poches du monde, j'obtiens sans difficultes une chambre pour la nuit. Certainement aussi du fait qu'en ce debut de septembre, la haute saison touristique s'acheve lentement.
Dans la petite mais confortable chambre aux murs de bambous tresses que l'on m'a alloue, j'experimente pour la premiere fois le climat local qui en cette fin de saison des pluies reste bien lourd et poisseux a toute heure du jour et de la nuit avant que n'eclatent par intermittences des orages aussi violents qu'ephemeres. Les t-shirts en coton et jeans en sont quitte pour prendre une retraite anticipee au fond du sac. Il va falloir s'habituer a cette mutation en limace rougeoyante et degoulinante pour les jours a venir et ce n'est pas le petit ventilateur qui empechera les draps du lit de se transformer en suaire gluant. Une douche le matin, une le soir. Le reste du temps mieux vaut rester Zen et accepter de ne faire plus qu'un avec ses vetements liquefies.

Comme je le suppose pour des milliers de visiteurs avant et apres moi, Bangkok fascine autant qu'elle petrifie d'effroi le noobie fraichement debarque. Les rues vomissent un flot intarissable de taxis , motos, tuk-tuks et autres engins motorises fumants et crapahutant. Pas facile pour le pieton de flanner a sa guise dans les rues de la ville, traverser la chaussee est le plus souvent une vrai mission commando qui exgige engagement et temerite. Je me joins au gros des troupes en esperant que les bus ralentirons un peu plus pour une dizaine que pour un seul, ce qui bien souvent n'est absolument pas le cas et force a operer de brusques accelerations et autres esquives de torero si l'on ne veut pas terminer en deco de calandre.
Vous pensiez etre a l'abri sur les trottoirs? Des clous! Quand les feux rouges se font trop longs ou les embouteillages trop embouteilles, les deux roues s'approprient sans plus de facons le dernier bastion de nos miserables semelles. Il faut alors rejoindre les Si Sao, allees et petites rues ou si le flot de corps et de visages reste toujours desesperement aussi dense, on ne risque pas, du moins en therorie, de se faire ecraser.
J'opere mes premieres sorties prudent comme le kiwi a la tombee de la nuit dans ces petites rues obstruees de terrasses de gargottes fumantes et de vendeurs ambulants de street food. Pecher son repas au fil des stands de brochette, soupes, pad thais et fruits frais offre les meilleures chances de se delecter de l'authentique nourriture locale. Ou bien de se choper une mechante tourista de derriere les fagots, c'est selon.
Je flanne mine de rien les premieres heures, observant au passage et du coin de l'oeil tous ces plats qui me font de l'oeil et me sautent aux papilles sans oser passer a la commande et ainsi devoir me confronter au regard des locaux curieux de voir ce que l'etranger va pouvoir commander en baragouinant deux mots de thai et pointant l'objet de son affection. Puis lorsque l'appel du bide se fait trop douloureux et la tentation trop forte, j'opere sans prevenir un demi tour, main moite serrant deja les billets au fond de ma poche pour commander et avaler quelques brochettes de poulet et de poisson a tomber par terre. Premiere victoire sur la ville.
De la a aller faire mon marche, il y a un pas que je ne franchirai pas d'une part car loin de toute casserole et fourneaux mais aussi car les marches locaux au bord des fleuves marrons offrent une veritable explosion de couleurs et d'odeurs violentes
a mille lieux de nos marches sterilises et en arpenter les allees etroites et tortueuses fourni deja en soit une experience riche au possible. Les pieds pataugeants entre la pourriture humide et les rats temeraires, passent des etals de viande rouge ou s'epanouissent des armees de mouches bourdonantes; des poissons sombres et visqueux agonisants qui dans un dernier soubresaut s'ecrasent au sol dans un bruit mat, les fruits enormes et murs prets a exploser, les epices agressants les yeux et les narines et ca hurle dans tous les coins pendant qu'un chat paralyse des pattes arrieres machouille un morceau de viande indetermine.
A la fin de cette premiere journee, apres avoir visite le zoo local avec ses tigres blancs et ses cobras paresseux, des temples boudhistes stupas et autres monuments qui fleurissent a chaque coin de rue, je marche pour retrouver mon chemin, refusant obstinement les avances des chauffeurs de tuk-tuks qui flairent facilement le falang desoriente. Je vais retrouver mon chemin c'est pas si complique. Apres 8 heures de marche et a la nuit tombee, j'abdique devant les meandres incomprehensibles de Bangkok et prend le premier taxi pour m'ecrouler lourdement dans mon lit.


Heureusement qu'on a pas le mêmes avec Sarkozy.

Visiter le zoo local donne une bonne idée de ce qu'on peut trouver en Asie. Un serval, comme dans X-men.

Comment il a l'air sneaky ce snake.

Il n'y pas que des écoliers, beaucoups de couples thaï-touriste se promménent également dans le coin. Il faut un temps d'adaptation...

Et c'était encore plus bizzare quand il se mettait a bouger.

Et ca encore c'est rien...il m'est arrivé de rester bloqué une heure dans un taxi dans un embouteillage avant de terminer le parcours a l'arrière d'une mobylette.