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THE BANGKOK EXPERIENCE part 2

Le lendemain de ma premiere longue journee escapade et au fil des jours suivants, la fatigue et le moral bof commencent a s'immiscer dans les heures qui s'egrennent trop lentement sous la moiteur des jours, visse a une table de la terasse de la guesthouse, j'observe la vie autour de moi sans y prendre part. Plus le gout d'aller visiter la ville, marre des temples boudhistes qui malgres leurs couleurs plus funkies que nos petites eglises de pierre ne m'excitent plus des masses. Et puis a quoi bon quand on est tout seul?
Les autres etrangers ici bien souvent fraichement debarques s'evitent soigneusement et se confortent dans des petits groupes qui a la nuit tombée sortent en beuveries orgiaques sur Kaoh San road, l'avenue trash consacree des touristes et de tous les scams qui les suivent comme des tiques sur leurs mollets. Apres 7 mois a vivre en changeant d'adresse tous les 3 jours, je recherche la compagnie des autres sans detours et essaye d'engager des discussions sans passer par toutes les etapes de malaise et autres comportements de gène sociaux. C'est que je repart dans deux jours moi, alors sois mon ami et discutons veux tu?! Mais ici ca marche bof et je me parle au final le plus souvent a moi même ce qui n'est pas super divertissant.

je fais une petite aquarelle du coin de la rue pour tuer le temps en attendant d'aller voir un match de muay thai au stade du coin. Contrairement a la photo portrait que je n'assume pas meme au teleobjectif 300mm car instantanee, qui peut etre consideree agressive et conserve pour beaucoup cette aura de "voleuse d'âme"; le dessin reste un moyen formidable de rencontrer des gens, il prend le temps, s'installe discretement, n'est pas percu comme une menace et souvent fascine, qu'il soit virtuose ou crapouilleux.Il permet la conversation sans la confrontation intimidante du face a face des visages, on s'assoit cote a cote et on discute, les moments de silence sont combles par les coups de pinceau, pas de malaise. je pose mon piege a un coin de rue avec du passage, attendant le moment ou un curieux viendra entammer la conversation.Je suis l'araignee, ma toile est en place (sauf que a la difference d'une arachnide je ne veux pas bouffer mes victimes mais juste discuter avec elles.) Plus le dessin avance, plus les couleurs se posent, plus les gens se tordent le coup au passage. Admiratifs, dedaigneux ou tout simplement curieux, peut importe, ils m'ont remarqué. Et je les remarque aussi malgrès mon air absorbé dans la contemplation de ce bout de trottoir.
Un petit garcon de passage tombe en arret. Voila ma victime. Il s'instale a mes cotés visiblement fasciné par le processus. A chaque coup d'oeil que je jette précédant un coup de pinceau, il suit attentivement mon regard et ce qu'il devine en ètre la cible, se tordant la nuque comme un spectateur de match de ping-pong anarchiste. Lorsque je lui propose de prendre une feuille a son tour et de partager mes couleurs il sourit géné, s'enfuit en courant et disparait au coin de la rue.
5 minutes plus tard il réapparait accompagné de sa petite soeur. Désormais enhardis par leur supériorité numérique, ils s'emparent de mes pinceaux et commencent un joyeux massacre coloré, hurlant, jouant des coudes pour me montrer leur talent de gribouilleurs en herbe afin d'obtenir des verdicts de ma part. Je m'improvise prof de dessin, encourage, corrige, m'exclame devant tant de virtuosité. On pointe du doigt, on rajoute des couches, les couleurs primaires deviennent rapidement un cacadoigt uniforme, c'est l'éclate totale. Une demi-heure plus tard, ce sont 5 gamins a qui je fourni le plus rapidement possible des dessins prèts a colorier de tout ce qui peut me passer par la tête, chien chauffeur de tuk-tuk, poisson boudhiste et bonhommes gros nez. Je garde depuis ce soir là quelques précieux chefs-d'oeuvres collaboratifs signés Bam, Beem et Vincent.

Il y a a Shanti lodge guesthouse une cohorte de jeunes thais qui travaillent et vivent ici en quasi-permanence. selon les heures je les vois faire la cuisine, nettoyer les chambres, se réunir dans le patio pour manger et discuter. Elles sont oujours un peu dédaigneuses avec les falangs que nous sommes, certainement trop habituées a voir défiler des groupes d'étrangers qui de culture thaï ne veulent souvent qu'expérimenter l'échantillon alcolisé et sexuel ("on ne va pas en Thaïlande pour les vieilles pierres!" disait ce vieil anglais aux cheveux gras). Je me lie tout de même au fil des jours d'un balbutiement d'amitié avec Noï-Gih, plus doléante et encline que les autres a la discussion, peut ètre du fait entre autres qu'elle se repose souvent a ma table, alourdie par le bébé qu'elle porte, enceinte jusqu'aux yeux. Lorsque je m'étale en lamentations comme quoi il n'est pas facile de faire des connaissances a Bangkok, elle me répond en me remettant son adresse mail "eh bien tu as une amie maintenant!" Bien que limitée du fait du gouffre qui sépare nos deux cultures, cette amitié offerte et ce bout de papier me remontent a bloc avant de prendre mon train pour rejoindre le Laos.


Les temples sont toujours grandioses.

Le tuk-tuk, merveille pour les uns, arnaque pour les autres, il reste incontournable pendant un séjour a Bangkok.

Décontracté sur mon camion. La carosserie quand on y pense c'est très surfait.

Lumphini Park est un des rares endroits qui offrent une pause a l'écart de la folie ambiante.

A 50 mêtres de là, un cours massif d'aérobic se déroulait dans le parc

éviter tous les arnaqueurs n'est pas toujours une mince affaire mais j'ai réussi a acceder aux guichets officiels et a payer le prix normal pour le train au Laos.

A 6 heure chaque jour quand l'hymne national retentit, tout le monde se lève et reste au garde a vous comme un seul homme.

Nostalgie avancée ou crise mystique? Cet incroyable nuage me rapellant un Boudah assis fut la dernière vision que j'eu de la Thaïlande avant de prendre l'avion.