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Welcome to the Marlborough country

"si t'as aime les paysages de l'ile nord alors tu vas adorer l'ile sud". Voila la phrase qu'on entendait le plus frequemment de la part de tous ceux qui croisaient notre chemin apres avoir fait un passage par le "mainland". Eh bien apres cette premiere semaine a arpenter les marlbouroughs sounds, je dois avouer que ca depasse tout ce que je pouvais imaginer. Changement radical apres une courte traversee de 3 heures a bord d'un gigantesque ferry qui avant de faire la navette entre Wellington et Picton voguait du cote de la Corse car construit en France (cocorico). C'est amusant de voir que toutes les instructions de sauvetage et le nom des compartiments sont restes en francais apres tout ce temps. Pendant que la voiture se fait une petite sieste dans les entrailles du monstre, on arpente le pont, passant de la poupe a la proue et vice-versa chaudement emmitoufles dans nos vestes d'hiver; la mer est puissante et le vent souffle fort. On sent d'emblee qu'on arrive dans un endroit plus sauvage. Un calme relatif s'installe alors que nous abordons les premiers "sounds", region labyrinthique composee d'iles montagneuses sinuant la mer tels de gros geants endormis dont depasseraient la croupe ou un morceau de bras au milieu des eaux, selon la legende maorie, il s'agirait des restes des tentacules d'un calamard geant qu'aurait terasse l'explorateur indigene Te Kupe dans un terrible combat mano a mano. (Te Kupe est un peu aux maoris ce que James Cook est aux kiwis) Le panorama est grandiose en cette fin d'apres midi hivernale. On shoote les paysages a tout va, ca respire le calme et la serenite, petite maison de bois au toit rouge d'ou sort une volute de fumee, ponton baigne par les derniers rayons du soleil, voilier a la toile blanche qui vogue paisiblement, mouettes qui planent en silence...plus photogenique tu meurs. Pendant ce temps, les habitues regardent au chaud une comedie americaine sur ecran geant a l'interieur du bateau. Arrivee a PICTON, la ville entiere pourrait tenir dans un de ces ferrys tellement elle semble petite. Sacre decalage apres Wellington qui bien que relativement modeste reste une des villes les plus peuplees de Nouvelle-Zelande. On remonte dans la voiture et nous partons donner nos premiers tours de roues sur l'ile sud. Sentiment de mise a jour, le chapitre ile nord et toutes ses aventures s'acheve. Bien que Picton soit tres agreable avec ses cafes face au port et ses (sa) petite rues commercantes, on opte pour encore plus de calme et de solitude en filant quelques dizaines de kilometres plus loin sur HAVELOCK. Route sinueuse qui file a flanc de colline, sur ma droite le jour acheve de se coucher sur les sounds, balancant des lumieres ireelles sur les petits bateaux confortablement ammares a l'abris des criques. C'est beau, voila le mot qui nous revient toutes les minutes a la bouche. Havelock ne se contente pas de son cadre portuaire enchanteur et tient a s'affirmer aux yeux du monde comme la "capitale mondiale de la moule verte" a grand renfort de panneaux installes a l'entree de la ville (apres la capitale mondiale de l'art deco et celle-ci, a quand la capitale mondiale du radis?). La region est un des plus gros fournisseurs de moules dans le monde entier et on pratique intensivement l'aquaculture dans les innombrables baies environnantes.
Maintenant que nous sommes arrives sur l'ile sud, il est temps de mettre en pratique nos projets de longues marches, car si l'ile nord offre des parcs nationaux de toute beautee, le sud avec ses grands espaces sauvages et si diversifies est un veritable paradis pour randonneurs. Nous decidons de marcher le Queen Charlotte track. Une piste de 71Km qui sillone sur un bras de terre entre Queen Charlotte et Kenepuru Sounds. Elle relie la petite ville d'Anakiwa a la baie historique de Ship Cove ou le celebre capitaine Anglais James Cook mouilla plusieurs fois avec son bateau l'Endeavour autour de 1770 pour refaire le plein de vivres. En bons garcons responsables, nous partons nous renseigner sur la randonnee au point info de la ville. Et la, nous nous heurtons rapidement au mode de fonctionnement des kiwis. Encore une fois et ce-malgres des regions plus sauvages les unes que les autres, marcher en nouvelle-zelande coute cher, le DOC et les offices de tourismes font leur beurre sur le dos des hordes de touristes qui viennent silloner les iles a la saison estivale. ET ce n'est certainement pas Queen Charlotte track qui fera exception a la regle: en ete ce sont plus de 10 000 marcheurs qui en parcourent les sentiers. Avant meme que l'on ai pu poser la moindre question, on nous sors les depliants ou sont affiches les differents prix pour se faire deposer a Ship Cove en water-taxi, prise en charge maximale ,sacs portes et recuperes chaque soir dans un hotel reserve a l'avance. Pratique mais la formule est un peu chere pour nous, d'autant plus qu'on veur partir d'Anakiwa. Ce changement de formule semble bouverser nos hotesses qui ne comprennent pas pourquoi on ne tend pas docilement notre carte bancaire comme les autres. Pas moyen de se garer a Anakiwa, vous n'y arriverez pas. On paye en prevision de nos nuits dans les campements du DOC ainsi qu'une donation pour l'entretient de la piste. Fair enough, mais je ressors de la enerve au possible, pas facile d'accepter toutes ces regles apres des annees de marche sauvage dans les Pyrennees. Ce coup ci ca devient une histoire de fierte, nous ferons le parcours comme on l'entend, un point c'est tout! Heureusement avec un peu de chance et de debrouillardise je trouve un type qui accepte de garder notre voiture a Anakiwa pendant une semaine en echange d'une nuit passee dans son auberge au retour. Nos sacs sont charges de pates lyophilisees, popote, rechaud, tente et affaires de rechange, on essaye de faire au plus leger mais on doit encore approcher les 18/20 kilos sur le dos chacun. Pour la suite, c'est de la marche, un pied devant l'autre et on recommence, le panorama est un enchantement du debut a la fin et ces jours d'hiver Neo-zelandais ressemblent fort a nos premieres journees d'ete francaises, on marche en short et t-shirt. Amusante coincidence, nous croisons un soir lors de notre arret a Camp Bay Richard et Angela nos amis de Napier qui font le parcours dans le sens oppose ainsi que Paul et Christina quelques jours plus tard a notre arrivee a Ship Cove. Ils nous prennent pour des fous de faire l'aller-retour et on s'entendra souvent dire sur le trajet jusqu'a Ship Cove " mais vous marchez dans le mauvais sens les gars!" tssss....Au dela des joies de la rando (grosses cuisses et reveries a n'en plus finir) nous faisons une etape le 4 eme jour a Resolution Bay. La curiosite me pousse a explorer une ferme ou une vieille dame m'offre quelques pommes. Nous discutons quelques minutes et elle nous invite a rester dans le jardin de sa grande propriete a flanc de colline ou elle loue des bungalows pour les touristes pendant la saison estivale, peut de monde a notre arrivee si ce n'est une famille des minuscules iles Tonga qui nous prend rapidement en affection et vient nous offrir legumes et supplements de nourriture chaque soir, Lolo le pere, un gigantesque bonhomme aux traits de maori est un fan de peche et nous invite a le rejoindre pour aller taquiner les gougeons quand il voit que nous trimballons une petite canne a peche (elle etait fournie avec la voiture). Le coin est paradisiaque et contrairement aux campings du DOC nous pouvons allumer un feu de camp le soir, il y a des toilettes et l'eau courante, un luxe total apres ces premieres nuits dans les camps precaires du DOC! Je tente un bain dans les eaux glacees de la baie,les eaux pullulent de moules; on s'en cuira quelques dizaines au feu de bois le soir meme pour changer des eternelles pates fadasses, bonheur...Le lendemain nous profitons de notre jour de repos pour rallier Ship Cove histoire de boucler la boucle.Sans nos sacs monolithiques sur le dos et apres ces quelques jours de mise en jambe, nous explosons les previsions du DOC et on termine les etapes en 2 fois moins de temps que prevu. Retour a Resolution bay, comme on reste a l'oeil nous voulons nous rendre utile et on se retrouve a nettoyer un poulailler de fond en comble au milieu des cocottes qui glougloutent et nous fixent de leur oeil mauvais n'appreciant pas vraiment ce service d'entretient. Ingrates...Jeremy partit chercher des outils remonte: "il y a des dauphins dans la baie". Je vais a mon tour voir, effectivement, un petit groupe de dauphins suit un voilier entre dans la baie. Il se dirige vers nous. Quelques minutes plus tard nous sommes sur le ponton et une dizaine de dauphins nagent, sautent et plongent autour de nous. Quelques secondes plus tard nous plongeons dans les eaux glacees de la baie et nageons avec eux. Ils passent a portee de main et restent a jouer une bonne demi-heure. Magique! (et gratos:) Plus tard nous rejoignons en barque Lolo qui nous refile en douce un Blue Cod (interdiction de les pecher dans le coin), c'est la premiere fois que je vois quelqu'un utiliser des steacks de boeuf comme appats, et il s'ettonne d'avoir attrape un petit requin l'autre jour... Je prepare notre poisson le soir avec des oignons et petites tomates, todo bueno, je garde les tripes qui une fois sechées font une excellente saucisse seche a embarquer dans la poche.Apres un petit dejeuner compose d'oeufs et bacon offerts par nos hotes, nous repartons a regrets le lendemain matin pour entammer nos 3 journees retour. Tous ces gens ont ete si genereux avec nous qu'on voudrait bien rester quelques jours de plus a continuer ce wwoofing improvise. Mais la voiture nous attend! Patricia la gerante des lieux nous refile discretement un petit bouquin sur Jesus "je veux que vous lisiez ca". Hum, dommage, ils etaient presque parfait ces gens la:). Apres 3 jours de marche a la vitesse de la lumiere et quelques nuits humides parfois perturbees par des opossums fouilleurs de sacs, nous voila aujourd'hui au YHA de Anakiwa, prets a repartir vers NELSON. Ca fait 3 mois maintenant que nous sommes partis, on a arroses ca avec un petit sauvignon blanc des marlboroughs sounds.Ah ouais, si le paradis existe, on ira certainement en enfer pour compenser tous ces bons moments.


Le Queen Charlotte Track, il porte son nom mais rien ne prouve qu'elle se soit tapee le treck de 6 jours...


Et il tira un trait sur Wellington.


Ce bateau est tellement gros quón ne sent meme pas quand on ecrase une baleine.


Pas de phoques en vue.

Entree dans les premiers sounds.

Je ne peux plus voir personne sur mon gros 2000 tonnes

Picton et ses coucher de soleil facon fin du monde

Preparer les rations: un des meilleurs moments de la randonnee.

Jour de lessive chez les gitans.

Ceci n'est pas une maquette.

Quand je pense qu'a une epoque je pensais que travailler c'etait important!


Dis moi noble barbu, quels sont les sentiers de la sagesse?


Youpi y'a encore du muesli


















Des fois ca va trop vite pour moi.






voila voila.


J'ai toujours pensé qu'il y avait un coté mystique dans la randonneé...