Pages

FROM NELSON TO COLLINGWOOD people are strange.

Une semaine dans le meme backpack c'est definitivement trop pour moi, d'autant plus que Nelson divisant rapidement ses visiteurs en pro "jeveuxm'installericietfairedesenfantstellementjekiffecetteville" et l " bofjevoispastropcequ'elledespecialcetteville", je ferais plutot partie de la deuxieme categorie. Il faut dire que ma premiere rencontre avec la ville ne s'est pas passee sous les meilleures auspices, 3 jours a regarder tomber la pluie depuis la petite fenetre de mon dortoir alors qu'elle est reputee pour etre une des villes avec le plus haut taux d'ensoleillement de NZ tout au long de l'annee.
Je finis par m'engluer dans les eternels puddings au chocolat de 8 heure du soir et la moquette epaisse dans l'atmosphere ettoufante du tasman bay backpackers. On se vroirait dans une maison de retraite tant sous des dehors -comment ca va que je te tape dans l'epaule-les proprios imposent d'une main de fer heure de repas et extinction des feux. "La cage est doree mais les barreaux sont bels et bien presents" comme s'exclamait le capitaine Haddock dans la villa de l'infame Tapioca.
On se retrouve deplaces pour notre derniere nuit dans le dortoir N11 au bour du couloir, bien connu des habitues comme LE dortoir a eviter car habite depuis des semaines par un individu puant qui rive a son pc portable ne bouge de son lit que pour laisser echapper des gazs qui sentent la deprime et l'enfermement. Impossible d'echanger un mot avec le type qui de plus partage la chambre avec David, un local a la tete pas possible qui file froid dans le dos a tous les autres backpackers tant ses phrases n'ont aucun sens et son caractere lunatique passant de la candide gentillesse au gros delire paranoiaque sentent lourd le fait-divers de backpack. Je l'imagine facilement prendre un couteau dans les communs et repeindre le lodge facon tomatina. Heureusement il n'en est rien avec Guy le chilien aux longues dreadlocks, dansant, rigolant et flirtant avec les petites allemandes, il est comme un souffle de bonne humeur dans ce lieu et deviens vite un pote facebook apres que nous soyons alles le voir jammer en musique dans un des rares bars de la ville ouverts apres 10 du soir.
Malgres l'absence de reponses positives a nos demandes de wwoof dans la region, nous quittons Nelson et remontons au nord ouest vers la GOLDEN BAY et le parc national d'ABEL TASMAN. Ce dernier a beau etre le plus petit de Nouvelle zelande, il n'en reste pas moins un des plus visites pour ses panoramas epoustouflants de foret dense ou des torrents devalent jusqu'a des plages de sable blanc aux eaux cristallines. Nous marchons un apres midi sur la premiere partie du parcours qui remonte le parc le long de la cote, histoire de s'en mettre un peu plus dans les yeux et de dire nous aussi on l'a fait Abel tasman. Nous marchons bon train le nez dans les pieds a discuter jeux videos, glorieuses heures passees a dezinguer du zombie et plaisir d'imaginer tout le travail qu'il nous faudra rattraper lorsque de retour en europe nous pourrons remettre les mains sur un pad. Marrant comment chez l'homme, eternel insatisfait, l'idee du luxe peut varier tellement selon que l'on soit dans un appartement parisien ou sur un sentier de parc national en Nouvelle-Zelande.

Nous stoppons le soir dans la minuscule ville de TAKAKA au barefoot backpackers. On ne se doute pas alors que nous venons de mettre les pieds dans l'endroit le plus etrange depuis le debut de notre voyage.
La petite maison au plafond bas dans laquelle ronfle un poele au bois devrait inspirer la tranquilite en cette fin de journee mais pour le coup nous avons plutot le sentiment de debarquer comme des voleurs chez une famille facon massacre a la tronconneuse rencontre woodstock. La patronne qui s'empare de nos billets semble etrangement...droguee jusqu'aux os et son conjoint sec et rable comme un vieux junkie nous un fait un tour du proprietaire parseme d'incoherences et de blagues que seul lui semble comprendre. Je met ca sur le compte du sommeil mais j'ai rapidement cette meme sensation comme dans ces reves qui s'apparentent plus a des cauchemards que meme si tout semble normal, rien ne tourne rond dans cette maison. Deux jeunes allemandes semblent etrangement proches des proprietaires et de retour de la salle de bain j'en vois une allongee sur les jambes de notre proprio qui lui caresse les cheveux et lui chantant ce qui ressemble a d'etranges incantations. Flippant cette histoire, je ne veux pas en savoir plus et file me refugier dans la chambre perche sur mon lit a dessiner dans mon carnet. Jeremy qui ressent le meme malaise fait de meme. Demain est un autre jour. Nous partageons le dortoir avec 3 autres types de plus ou moins notre age, deux d'entre eux sont d'evidence plus que de simples amis et semblent prets a nous croquer apres leur passage dans le spa local toutes lumieres eteintes, paradant moitie nus dans la chambre et attendant d'un oeil lubrique que l'un de nous se dessape pour filer au lit. Le troisime larron, un jeune anglais a la voix de stentor semble aussi hallucine que nous de la situation des lieux et entamme la conversation. rencontre avec lucas qui deviendra notre compagnon de voyage des prochains jours et rapidement un veritable ami.
Au fil des heures la situation devient un grand n'importe quoi. la police vient 3 fois dans la soiree pour ce que nous comprenons comme des histoires de violence conjugale et de vol entre nos deux hotes! On hesite serieusement a filer, d'autant plus lorsque Chris le gerant debarque dans notre chambre a minuit passe alors que nous sommes tous dans nos lits pour placer un rideau de fortune sur une fenetre qu'il juge trop lumineuse. Propos incoherents, Lucas explose dans un conflit ouvert avec le bonhomme qui ressort aussi sec bredouillant son enervement. Je m'endort en esperant qu'il ne viendra pas chercher vengeance au milieu de la nuit.
Je constate avec plaisir le lendemain que nous sommes tous les 5 vivants et prets a quitter ce lodge definitivement etrange. J'avale a la 5eme vitesse mon bol de cereales pendant que la patronne fini d'achever sa nuit affalee sur la table de la cuisine et que Chris punaise au mur un dessin d'arc en ciel qu'elle a realise la veille "sous LSD" me precise t-il, eclairant au passage pas mal de chose sur cette soiree completement ireellee.
Nous embarquons Lucas qui tiens egalement a fuir vers le nord sur COLLINGWOOD. On tombe sur le cul en apprenant que le bonhomme a 18 ans, tant il semble mature comme un type qui aurait deja vecu 2 vies avant nous. Plus chanceux cette fois ci, nous stoppons au Inlett lodge, petit chalet perdu au nord de Collingwood ou nous rencontrons enfin des gens dont on ne redoute pas qu'ils nous egorgent pendant notre sommeil. Le coin est magnifique et comme nous l'affirme Natasha, une anglaise wwoofeuse qui vit ici depuis 8 mois(!) "vous verrez, vous finirez par rester la semaine complete!". Nous repoussons effectivement chaque jour notre depart tant la beaute de la region et la gentillesse des autres voyageurs nous plait. De Bob le vieux routard americain fan de ping pong a la voix casse jusqu'a Ross le colosse Kiwi amateur de bonne bouffe en passant par Natasha et Christopher un autre wwoofeur allemand, le courant passe a merveille et cette rare alchimie qui donne un sentiment de vie de famille s'installe rapidement au fil des longues soirees ou nous discutons tous cales dans les canapes du salon chauffe a bloc par un gros poele a bois en avalant des litres de the au lait et en nous goinfrant de feijoas, cousin local du kiwi fruit.
Apres un passage par le farewell Spit et les plages du coin, je retrouve cette excitation des premiers jours en Nouvelle-Zelande, c'est grandiose et ca prend a la gorge, "voila pourquoi je suis venu si loin" que je me repete et shootant a tout va avec mon numerique les dunes,les moutons,les otaries qui dorment sur la plage, les falaises dechirees par les vent et les vagues furieuses de la mer de tasman, et mes amis.

Lucas est litteralement une "petite frappe de Liverpool".

Pas de doutes, super-paysagiste est passe par la.

Putain chui trop libre mec!

Petit roulage de joint pour apprecier le panorama a sa juste valeur.







Il n'y a que ce gros 4X4 de l'enfer qui est autorise a rouler sur farewell spit

Le phare aujourd'hui automatise de Farewell Spit

Phoque-miroir.



Cape farewell, le plus au nord du sud.

Les phoques donnent toujours cette impression qu'ils passent les journees a glander.